Par UJA de Paris, 16 November 2017



Après Pas de quartier ? publié en 2012 et consacré aux tribunaux pour enfants, il se fait cette fois-ci le porte-voix des celles et ceux qui ont affaire à une justice peu spectaculaire. Loin des caméras et des micros. Bien loin du Palais de justice. Devant des juridictions, les TCI, les CNITAAT et autres CCAS, dont bien peu d’avocats connaissent même l’existence. Des juridictions sociales, devant lesquelles se jouent le sort des accidentés du travail, des mutilés, des handicapés de la vie ou des enfants malformés, des malades chroniques et des invalides. Abîmés dans leur chair puis broyés encore  par les pales d’une justice dont ils ne maîtrisent pas les codes et devant laquelle ils se présentent souvent seuls. Seuls et accablés à en bouleverser Pierre Joxe. Celui qui pendant plus de cinquante ans a combattu l’injustice sociale vient se frotter à la Justice sociale. L’idée d’écrire « Soif de Justice » lui est venue « devant la fréquence de certaines détresses » rencontrées au gré des audiences. Celles des « pauvres » comme il l’écrit sans fioriture. D’une audience à l’autre, Pierre Joxe dresse le portrait d’un système de Justice sociale qui repose sur le « quasi-bénévolat » de magistrats honoraires, d’assesseurs et d’experts en retraite, et d’avocats percevant une aide juridictionnelle dérisoire. Et de rappeler que cette accumulation d’engagements civiques « ne peut être le fondement solide ni durable d’un service public ». En Homme d’état convaincu que la volonté politique peut conduire à un changement profond, Pierre Joxe propose sa vision de ce que pourrait être la construction d’un pouvoir judiciaire et d’un ordre de juridictions sociales. Pierre Joxe est un très jeune avocat. Mais c’est assurément un grand avocat. Valence Borgia Soif de Justice, Pierre Joxe, ed. Fayard, 19 euros

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