Par UJA de Paris, 04 November 2016

Thomas Charat, président de l'Union des jeunes avocats (UJA) de Paris, nous confie les coulisses de l'organisation du traditionnel débat des candidats au Bâtonnat de Paris qui se tiendra le mercredi 9 novembre.

Affiches Parisiennes : Comment organisez-vous ce débat ? Et comment se positionne l'UJA par rapport aux candidats, notamment lorsqu'ils sont issus de l'UJA de Paris ?

Thomas Charat : Nous posons au préalable à l'ensemble des candidats trois questions par thème pour apprendre à les connaître. Les thèmes retenus portent sur la formation, la collaboration, l'exercice/l'installation, l'entreprise, les nouvelles technologies, l'égalité professionnelle, le pénal et les libertés, l'accès au droit et le pro bono, la gouvernance du CNB, la gouvernance du Conseil de l'ordre.

Ces questions ont été préparées par le Bureau de l'UJA de Paris et les commissions d'étude de l'UJA de Paris.

Les réponses seront analysées et permettront au cours du débat d'approfondir ces différents points.

À cet égard, l'UJA de Paris tient à rappeler non seulement sa neutralité dans ces élections, mais aussi et surtout sa plus grande vigilance sur les programmes et propositions des candidats… en particulier quand ceux-ci sont issus de ses rangs, qu'ils soient anciens présidents ou invités permanents. Nous sommes à leur endroit plus exigeants et nous interdisons tout parti pris. Être issu de l'UJA de Paris honore, certes, mais oblige surtout. Cela fait des années que des candidats se revendiquent de l'UJA – hors investitures officielles UJA évidemment – mais à ce jour aucun n'a satisfait à ses exigences… Et il n'est pas question que l'UJA sorte de sa neutralité à laquelle sa commission permanente est très attachée !

A.-P. : Quelles sont les attentes des jeunes avocats que vous représentez ?

T.C. : Elles sont plurielles à l'image du jeune barreau. Les jeunes avocats sont très préoccupés par le déroulement de leur carrière. Nous rencontrons plusieurs aspirations.

Une partie des jeunes avocats n'a tout d'abord pas vocation à rester avocats. Au-delà de la carte de visite avantageuse, ces jeunes ne semblent pas réellement motivés par l'exercice.

D'autres sont plutôt des techniciens attachés à la profession d'avocat, au serment, à la robe, à l'exercice… Pour autant, sans réelles appétences pour le volet commercial de la profession, ils n'ont pas forcément l'envie d'entreprendre. Ces derniers évoluent au sein d'une structure et se trouvent bloqués au moment du développement d'un parcours d'association. Il nous faut alors mener une vraie réflexion, soit du point de vue du statut, soit du point de vue de la philosophie de management. À travers cette séniorité et cette compétence technique, il faudrait peut-être pousser ces avocats à l'association, sans l'obligation de développer une clientèle, mais en apportant de la richesse au cabinet par leur technicité et par la fidélisation de la clientèle existante. Un tel parcours d'association, avec des règles spécifiques, notamment en termes de répartition, pourrait voir le jour.

La troisième catégorie de jeunes avocats, assez étonnante, regroupe des jeunes qui ont vraiment l'esprit entrepreneurial. Ils veulent rapidement avoir leur structure, développer leur marque… C'est aussi une question de génération.

Pour ces trois typologies d'avocats, le rapport au statut du collaborateur libéral n'est pas le même. Les institutions et les syndicats doivent apporter des réponses spécifiques.

Par ailleurs, nombre de jeunes avocats parisiens ont de faibles revenus. Nos institutions doivent se saisir de cette situation, en repensant, par exemple, la fixation de certaines charges comme celle afférente à la responsabilité civile professionnelle : un avocat collaborateur qui n'a pas ou peu de clientèle personnelle ne devrait pas avoir à la payer. Les locaux, à Paris notamment, restent une charge importante sur laquelle l'Ordre devrait travailler.





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