Alexandra Perquin et Pierre Hoffman sont les candidats investis par l'Union des jeunes avocats (UJA) de Paris aux élections du Conseil de l'Ordre des 15 et 16décembre prochains. Depuis longtemps impliqués dans l'action de l'UJA de Paris, ils sont également acteurs de la Journée du jeune avocat organisée le 15octobre dans les locaux de l'École de formation du barreau, à Issy-les-Moulineaux.
Affiches Parisiennes : Vous avez décidé d’être candidats aux élections du Conseil de l’Ordre, les 15 et 16 décembre prochains. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Alexandra Perquin : Je suis entrée à l’UJA par la Revue (le spectacle satirique qui a lieu tous les ans au mois de juin) dès 2001, puis j’ai intégré la commission permanente de l’UJA – notre « Parlement » – l’année suivante. J’ai donc un parcours assez solide de militante qui m’a permis de travailler et de débattre sur tous les sujets qui intéressent la profession : collaboration, aide juridictionnelle, grande profession du droit, etc., jusqu’à la présidence de l’UJA, de juillet 2011 à juin 2012. Avant d’arriver à l’UJA, j’ai fait mes études de droit en province. À l’EFB, j’étais étudiante en régime salarié au sein de mon premier cabinet. Arrivée à Paris pour exercer mon métier en contentieux commercial et ne connaissant dans la profession personne d’autre que mes voisins de bureau, je me suis naturellement tournée vers l’UJA pour rencontrer d’autres confrères. Ce que j’y ai trouvé m’a vraiment plu, tant l’état d’esprit, ouvert, convivial, confraternel, que les valeurs qui y sont défendues : l’UJA est apolitique et a notamment pour objectif la défense des intérêts de la profession et des jeunes confrères (et ainsi de l’avenir de la profession), et se met au service des confrères.
Pierre Hoffman : Je suis pour ma part spécialisé en propriété intellectuelle, à travers les problématiques de marques, de contrefaçons… Au début de ma carrière, j’ai fait beaucoup de pénal. J’étais le collaborateur de Jean-Louis Pelletier, mon maître à penser pour qui j’ai toujours beaucoup d’admiration.
J’ai moi aussi adhéré à l’UJA, en 2003, peu après avoir prêté serment, sans réellement avoir le temps de m’investir. À partir de 2011, je me suis beaucoup plus impliqué en entrant à la commission permanente.
À l’UJA, j’intervenais surtout au sein du service « SOS collaborateurs ». Il s’agit d’une équipe de confrères, membres de l’UJA, qui assistent gratuitement et défendent d’autres confrères collaborateurs rencontrant des difficultés avec leurs patrons dans leurs cabinets, souvent à l’occasion de la grossesse des femmes avocates ou en cas de refus de paiement d’une rétrocession d’honoraires. Nous renseignons et/ou assistons plus de 450 avocats par an. Ma mission consistait à accompagner les collaborateurs qui affrontent un litige avec leur patron, en les assistant devant la commission de l’Ordre. Neuf fois sur dix, nous parvenons à trouver une solution. À ce titre, SOS collaborateurs est d’ailleurs candidat en équipe aux Trophées Pro Bono 2015. J’ai ensuite été trésorier de l’UJA de Paris, puis vice-président. Mon mandat vient de s’achever en juin dernier.
Nous nous présentons aujourd’hui, Alexandre Perquin et moi-même, aux élections au Conseil de l’Ordre car nous avons été sollicités par Aminata Niakate, la présidente de l’UJA et par le Bureau de l’UJA, qui nous font confiance pour porter les combats de l’UJA à l’Ordre, si nous y sommes élus.
Cette double candidature s’inscrit dans le prolongement de notre action au sein de l’UJA de Paris.
A.-P. : Pourquoi avez-vous décidé de vous porter candidat ?
Alexandra Perquin : Nous nous sommes décidés parce que, comme le soulignait Pierre Hoffman, cette candidature nous paraît être la continuité de notre action syndicale. Si nous voulons faire évoluer les choses et porter les positions de l’UJA, il nous faut aussi être à l’intérieur de l’institution pour défendre ses idées, éventuellement les voter pour les mettre en actions, convaincre les autres membres du Conseil de l’Ordre, afin de faire progresser la profession. Nous passons un peu de la théorie à la pratique.
Pierre Hoffman : Oui, c’est un point très important. Nous devons faire passer nos idées de la théorie à la pratique. Nous devons donc porter la voix des jeunes avocats au sein du Conseil de l’Ordre et tout faire pour mettre en application les idées que nous défendons. C’est là que les choses se passent, c’est là que nous pouvons influer dans l’intérêt des jeunes avocats.
Alexandra Perquin : C’est notre façon de représenter le jeune barreau. En province, il y a beaucoup de Conseils de l’Ordre où des sièges sont réservés aux jeunes confrères, certes avec des voix consultatives, donc sans droit de vote plein et entier. Cela n’existe pas à Paris. Si l’UJA ne proposait pas ses candidats, toute cette jeune frange de la profession ne serait ni représentée ni entendue.
A.-P. : L’actuel bâtonnier a néanmoins réformé partiellement la structure du Conseil de l’Ordre…
Alexandra Perquin : Oui, c’est sous son impulsion qu’a été instituée une limite au renouvellement des mandats des anciens bâtonniers et vice-bâtonniers. C’était d’ailleurs une revendication de l’UJA de Paris. Cette mesure a été prise pour éviter de voir un Conseil de l’Ordre constitué par une part trop importante d’anciens bâtonniers, compte tenu du couple bâtonnier-vice-bâtonnier généralement réélu au terme de son mandat.
Pierre Hoffman : Il nous semble normal qu’un bâtonnier et qu’un vice-bâtonnier se présentent au Conseil de l’Ordre au terme de leur mandat pour transmettre un savoir, mieux transmettre les dossiers et permettre une certaine continuité de leur action.Cependant, l’UJA de Paris n’est favorable qu’à une seule réélection, de manière à permettre une respiration de l’Ordre par un meilleur renouvellement de ses élus et une bonne représentativité des avocats dans l’institution ordinale.
« Si nous voulons faire évoluer les choses et porter les positions de l’UJA, il nous faut aussi être à l’intérieur de l’institution pour défendre ses idées »
A.-P. : En attendant l’élection, la Journée du jeune avocat se profile… Que pouvez-vous nous dire de cet événement ?
Alexandra Perquin : Cette journée a été créée en 2007 par l’UJA sous la présidence de Romain Carayol. Dans l’esprit, elle devait marquer la rentrée judiciaire de septembre. Cette journée incitait également les jeunes avocats à prendre possession du palais de justice, y compris les avocats-conseils, qui ne fréquentent pas vraiment ce lieu. Pendant les premières années, la JJA représentait l’événement de la rentrée, comprenant débats et conférences, ainsi qu’un grand forum de recrutement pour les cabinets recruteurs et les avocats ou en recherche d’une collaboration.
Pierre Hoffman : Cette journée s’est déroulée au palais de justice jusqu’en 2013. L’UJA de Paris, sous la présidence de Valence Borgia, a alors décidé d’organiser cet événement le jour de la remise des diplômes à l’EFB. Le palais de justice constituait une sorte de barrière… Il fallait passer cette porte, présenter ses papiers… Les jeunes avocats n’osaient pas forcément. Nous n’accueillions donc pas forcément les plus jeunes diplômés, mais des avocats qui étaient déjà plus ou moins installés qui cherchaient un autre job ou qui souhaitaient s’installer.
Nous avons donc décidé de transférer la JJA à l’EFB où les jeunes sont chez eux et où ils sont plus réceptifs à ce « job fair » qui intéresse aujourd’hui directement les diplômés, mais pas exclusivement. Nous y trouvons des entreprises partenaires de l’UJA – en rez-de-chaussée pour plus de visibilité – et les cabinets d’avocats – installés dans les étages – qui organisent un forum de recrutement en direct et confidentiel.
Durant cette journée, de nombreuses formations gratuites (et validantes au titre de la formation continue obligatoire) sont également dispensées et permettent d’optimiser ses chances de trouver une collaboration, de développer sa clientèle et, éventuellement de s’installer ou de s’associer. La commission carrière et installation de l’UJA assure sur rendez-vous (à installation@uja.fr) une permanence à la JJA pour un accompagnement personnalisé. L’UJA répond ainsi à toutes les questions pratiques des jeunes sur leur CV ou l’entretien avec sur place un atelier de correction de CV et des simulations d’entretiens.
La JJA est également une fête pour les jeunes avocats puisqu’elle est organisée le jour de la remise de leur diplôme.
A.-P : Au-delà de cette journée, comment répondre aux préoccupations actuelles des jeunes avocats ?
Alexandra Perquin : En fait, la JJA est un concentré sur une journée de ce que nous faisons toute l’année. C’est la parfaite illustration de la vocation et l’action quotidienne de l’UJA. Nous sommes présents en permanence pour donner des conseils aux jeunes confrères – ou plus âgés, d’ailleurs – qui nous sollicitent. La commission installation se réunit mensuellement. Tout le monde peut venir s’informer gratuitement. Nous avons déjà vu des avocats s’y rencontrer et décider de s’associer, créant leur cabinet autour de synergies et d’intérêts communs. Nous dispensons également à l’année des conférences, notamment sous le thème de « Mon Premier Dossier de… »
Pierre Hoffman : L’UJA propose également un service « SOS collaborateurs » ; un service gratuit qui permet aux avocats de poser leurs questions, en restant, s’ils le souhaitent, dans l’anonymat le plus complet – qu’ils soient ou non membres de l’UJA –, notamment par mails avec une adresse fantaisiste. C’est une main tendue au quotidien, des questions les plus simples – calcul ou liquidation de congés payés, etc. –, aux vraies détresses qui suscitent une écoute plus attentive encore.
Alexandra Perquin : Concernant la confidentialité, il faut vraiment que les confrères se rassurent. Leurs interlocuteurs à l’UJA interviennent dans l’esprit « avocat », avec les mêmes devoirs et les mêmes obligations. Toutes les questions qui nous sont posées sont bien entendu couvertes par le secret professionnel. Pour en savoir plus : http://www.affiches-parisiennes.com/alexandra-perquin-et-pierre-hoffman-rencontre-a-l-occasion-de-la-jja-de-l-uja-5644.html#ixzz3nvFeD9NO Pour suivre Les Affiches Parisiennes : @Annonce_Legales sur Twitter | AffichesParisiennes sur Facebook