Non. Les avocats sont en colère et ils le disent.
Ils veulent crier qu’en défendant, ils ne se rendent pas complices de leur client.
Qu’ils ne peuvent exercer la défense si la confidentialité de leurs échanges avec ceux-ci ne sont pas garantis.
Que la violation du secret des correspondances échangées avec leurs clients, lors des perquisitions menées dans leur Cabinet ou ceux des Confrères avec lesquels ils exercent et, depuis peu, dans les locaux de leur Ordre, viole un principe démocratique.
Qu’il en est de même de l’interception et de l’écoute de leurs conversations professionnelles.
Ils veulent crier qu’ils ne peuvent défendre si il leur est interdit, sauf à encourir d’être incarcérés, de recueillir auprès des proches de leurs clients des éléments en faveur de ceux-ci.
Qu’une justice qui ne prendrait plus en compte que les seuls éléments à la charge de leur client ce ne serait plus la Justice dont ils ont fait le serment d’être des auxiliaires.
Qu’il n’y a pas de démocratie réelle sans droits de la défense parce que ces droits n’existent pas pour assurer l’impunité des coupables, mais pour garantir la sûreté des citoyens.
Ils veulent crier enfin que jamais peut-être depuis les heures les plus sombres de notre histoire les libertés publiques n’ont été à ce point menacées dans notre pays.
C’est parce qu’ils sont avant tout des citoyens qui se lèvent et qui doivent savoir dire non, que les Avocats manifestent aujourd’hui leur indignation et leur colère.
Contrairement à ce qu’écrivait récemment dans un grand journal du soir un magistrat réputé pour ses réquisitoires et ses succès de librairie, Monsieur BILGER, ce ne sont pas les arrière-pensées des magistrats que les Avocats dénoncent mais les méthodes utilisées par un certain nombre d’entre eux pour incriminer la défense.
Si les Avocats ne se lèvent pas, qui se lèvera ?
Olivier Guilbaud
Président de l’UJA