Xavier nous a quitté un 4 août. Comment ne pas y voir un symbole ?
En ce même mois des récoltes, en ce même jour mais il y a un peu plus deux siècles, il a été mis fin, notamment, aux privilèges seigneuriaux.
Les citoyens ont obtenus le droit d'être traités également, quelle que soit leur condition.
Depuis deux siècles, pour faire valoir leurs droits, les citoyens - et même plus : les justiciables - se tournent vers des avocats pour les conseiller, les assister, les représenter.
Des avocats compétents (et responsables) car bien formés.
Toute récolte - obtention de droits ; émergence de générations de défenseurs - suppose le travail de semeurs. Xavier était de ceux-ci.
Facétieux, fort en coups de gueule, chacun se souviendra de cet homme chaleureux, protecteur de ses élèves (quitte à faire preuve parfois d'une intransigeance provoquant l'incompréhension chez ces derniers) et grand amoureux de notre profession.
Il n'hésitait pas à convaincre les apprentis avocats se destinant au "corporate" d'effectuer un stage de découverte en prison, à encourager les aspirants en droit de la famille à découvrir le droit européen au sein de la Délégation des Barreaux de France à Bruxelles, à motiver les uns et les autres pour pénétrer dans les arcanes de la Cour pénale internationale, à féliciter les maîtres de stage qui faisaient le pari audacieux de faire plaider en Cour d'assises leurs stagiaires, les considérant comme de véritables confrères en formation...
Xavier considérait que la profession était multiple et que la formation devait refléter cette multiplicité.
C'était aussi un défenseur des droits. Sous la robe bien évidemment. Mais aussi au travers de ses engagements associatifs et syndicaux aux côtés de ses amis de la FNUJA, dont il était membre d'honneur, et d'Avocats sans frontières notamment.
Tu nous manques.
Massimo BUCALOSSI
Président de l'UJA de PARIS
president@uja.fr