On ne réalise pas immédiatement la chance qu’on a d’exercer dans de bonnes conditions.
Cela fait quatre ans que j’ai prêté serment et je n’ai jamais eu à titre personnel à me plaindre tant l’associé pour lequel je travaille a toujours respecté les principes directeurs du contrat de collaboration libérale.
Très vite cependant, j’ai pu constater à l’occasion d’échanges avec d’autres jeunes confrères qu’il existait des situations bien différentes, nettement moins enviables et plus répandues qu’il n’y parait.
Il n’est pas rare en effet que des cabinets freinent, voire interdisent, le développement d’une clientèle personnelle.
Certains le font ouvertement. D’autres imposent des « objectifs de facturation » considérables, une charge de travail écrasante ainsi qu’une pression de tous les instants. Les collaborateurs n’y sont perçus qu’au travers de leur « ratio d’utilisation » et de leur « taux de rentabilité ».
Sans même parler des violences verbales, et parfois physiques, décrites par certains.
J’ai découvert aussi, ayant probablement fait preuve de naïveté jusqu’alors, l’inégalité professionnelle criante existant entre hommes et femmes au sein de notre Barreau, ainsi que les statistiques affligeantes :
- alors qu’en 2007, l’EFB comptait 65% d’élèves avocates, la proportion des associées « femmes » continue de stagner autour de 20% ;
- mieux encore, la rémunération des collaboratrices est inférieure de plus de 20% à celle des hommes.
Ces résultats sont effarants, tout comme les difficultés rencontrées par bon nombre de nos consœurs en cas de maternité, mais comment changer la donne ?
J’avais connaissance de l’existence de l’UJA, enfin pour être tout à fait honnête, de son Tarif et de sa Revue annuelle.
Et puis l’année dernière, j’ai rencontré les membres de l’UJA dont j’ai découvert que, discrètement et généreusement, ils consacraient beaucoup de temps à leurs confrères.
Un temps de réflexion nourrissant le débat d’idées, et surtout un temps d’action au service des jeunes avocats, dans un souci constant d’éliminer les mauvaises pratiques.
C’est donc naturellement que depuis janvier 2011, je suis membre de l’UJA : j’y ai choisi de m’engager plus particulièrement au sein de la Commission Collaboration.
Celle-ci comprend en son sein « SOS Collaborateurs », qui aide quotidiennement et bénévolementles jeunes collaboratrices et collaborateurs ainsi que les élèves avocats stagiaires.
« SOS Collaborateurs » répond à leurs questions et les assiste en cas de litige avec leurs cabinets.
J’ai également pu participer à l’élaboration d’un questionnaire traitant des problématiques majeures rencontrées par les collaboratrices et collaborateurs (développement de la clientèle personnelle, égalité professionnelle, qualité de vie, etc.).
Il ne s’agit pas d’un énième sondage sur la collaboration : ce questionnaire, nous l’avons conçu comme un outil pour élaborer des propositions concrètes au plus près des aspirations réelles des collaborateurs (pour y répondre, cliquez ici : http://www.uja.fr/Developpement-de-la-clientele-personnelle-egalite-professionnelle-vie-des-collaborateurs-Le-Questionnaire-sur-la_a2665.html )
Nombre d’entre nous ont embrassé la profession par goût pour la liberté qui est réputée l’accompagner. Il ne faut pas que par le jeu de l’effet d’aubaine cette liberté soit retenue par les cabinets à leur profit exclusif, au détriment des collaborateurs.
A l’UJA, on y travaille.
Vraiment.
Valence Borgia est co-responsable de la Commission Collaboration de l’UJA de Paris et membre de la Commission Permanente de l’UJA de Paris